témoignage : Un parcours particulier pour un enfant à particularité

8 septembre 2015

Les délais d’attente dans l’adoption sont long, et bien que ce soit souvent difficile à vivre, ces temps permettent aussi la réflexion au sein du couple, et peuvent amener à mûrir le projet en cours.

Ce fut notre cas. Déjà parents d’une fille adoptée en Colombie, nous étions pour la seconde fois en liste d’attente, en Colombie, auprès de l’ICBF.

Trois ans d’attente à essayer d’imaginer notre futur petit bout de chou. Fille ou garçon? Cheveux noirs ou pas? En bonne santé, surement! Et là, on se dit que même si il a quelques soucis de santé cela ne changera rien pour nous. On se prépare d’ailleurs mentalement à ce qu’il ne soit pas «parfait», qu’il puisse avoir des difficultés médicales, ou un léger problème physique, sans que cela soit une pathologie grave. C’est aussi la réalité de l’adoption internationale aujourd’hui, que l’on voit et partage dans notre entourage de parents adoptifs.

Et puis on se dit que, quitte à attendre un enfant avec ces «plus» ou ces «moins», pourquoi ne pas forcer un peu le destin en prévenant l’ICBF de notre souhait d’accepter un tel enfant.

Et nous voilà reparti dans le trop bien connu parcours d’entretiens sociaux et psychologiques, afin d’obtenir une modification de notre notice pour que celle-ci mentionne les caractéristiques que nous acceptons pour notre d’enfant. Cet enfant attendu qui entre ainsi dans la catégorie encore trop peu connue des «enfant à particularités» ou «enfant à besoins spécifiques».

Notre projet visait toujours la Colombie, mais une amie nous a parlé d’un service de l’EFA: Enfant en Recherche de Famille (ERF), dont le rôle consiste à rapprocher les services d’Aide Social à l’Enfance connaissant la situation d’enfants difficilement adoptables et les familles postulant pour adopter ces enfants.

Nous nous renseignons. En effet, pourquoi postuler à l’autre bout du monde si des enfants tout proche sont en attentes de parents!

Nous voilà donc dans cette nouvelle démarche, et nous contactons la correspondante départementale ERF. Quelques temps plus tard, première rencontre avec la correspondante, discussion sur nos parcours, et surtout sur notre projet, nos attentes, et le fond de la question: nos limites.

Nous en apprenons un peu plus sur ERF: service de l’EFA, créé en 1981, cet organisme vient en appui des services ASE pour essayer de trouver des parents à des enfants difficilement adoptables. ERF organise également des formations et a aussi pour but de contribuer activement à la réflexion sur l’adoption de ces enfants.

Les échanges successifs avec les membres de l’ERF nous ont permis de mûrir notre projet, d’en définir le contour. Nous avons ainsi pu remplir un dossier de candidature qui traçait par écrit ces détails, accompagné d’une lettre de motivation pour expliquer notre démarche.

Pendant les semaines qui ont suivi, nous avons eu plusieurs entretiens au téléphone avec la responsable d’ERF, qui souhaitait entendre de vive voix notre motivation que l’on avait couché par écrit. Elle cherchait aussi à comprendre très précisément nos limites, et vérifier que ce nous avions mis dans notre dossier était bien compris et partagé. Il en va de la justesse de l’apparentement qui pourrait aboutir derrière.

Peu de temps après, surprise, nouvel appel d’ERF pour discuter d’un cas précis d’un enfant en attente de parent. Cet enfant pourrait correspondre à nos critères.

Après quelques jours de réflexion, nous confirmons que la description de cet enfant rentre dans nos critères, et nous donnons notre accord pour postuler. Notre dossier est donc transféré au service adoption de la région concernée.

S’ensuit de nouveaux entretiens avec l’ASE de ce département, différent de celui de notre domicile, et qui ne nous connait donc pas. Ils veulent s’assurer de notre projet, de nos limites, de notre projection que l’on se fait sur cet enfant. En résumé, est-ce que l’on s’inscrit bien dans le futur de cet enfant.

Il nous a fallu ensuite attendre encore quelques semaines pour avoir la bonne surprise d’apprendre que le conseil de famille du département avait sélectionné notre dossier pour l’apparentement.

Puis encore quelques semaines qui ont paru des mois pour rencontrer notre petit garçon, maintenant avec nous depuis 1 ans.

Il nous faut composer avec plus de rendez-vous que pour la plupart des enfants chez des médecins spécialistes tels que : ophtalmologue, cardiologue, podologue, ostéopathe, homéopathe…, mais nous nous y étions préparé. Nous savons aussi que ses facultés peuvent se limiter à un moment, mais à quel âge? Pour l’instant nous profitons de lui au maximum tel qu’il est.

Au final, c’est un petit garçon adorable qui est venu au monde avec quelques «moins» mais qui apporte tellement de «plus» à toute la famille!

 

C. et B.